Refuge des écrins, 3175 mètres, 2 h 30 du matin. Après une nuit courte et agitée passée dans le réfectoire, c’est sur « Stairway to Heaven » de Led Zeppelin que nous nous réveillons dans une atmosphère épaisse. J’ai un peu la nausée, un mal de crâne persistant et ma tête bourdonne de cette musique qui a marqué mes années d’adolescence. Nous nous sommes nous aussi acheté un escalier menant au paradis. Je suis dans le doute car les mots ont parfois un double sens !
Le ciel est très clair et la nuit douce. Crissement des crampons sur la neige gelée du glacier blanc. Nous finissons nos rêves dans cette marche d’approche en pente douce. Au loin, quelques lucioles attaquent déjà des couloirs à 45° alors que le ciel se teinte d’un bleu indigo. Alors que notre chemin sinueux se déroule sur la blancheur immaculée du glacier, le soleil teinte de rose le sommet de la barre des écrins. Je ressens avec force ce sentiment chaque fois renouvelé qu’en cet instant magique, mon esprit est lavé par la lumière pâle du soleil renaissant. Mais notre escalier à nous ne repose pas sur le vent murmurant et les 600 mètres que nous grimpons dans un air appauvri ont pour prix la nausée, l’épuisement et surtout le doute. Mais nous avançons, pas après pas, car nous savons que ce ne sont que des préludes à la contemplation d’une beauté éternellement renouvelée. Autour de nous, les sommets se perdent derrière l’horizon. Emergent de l’ensemble quelques massifs solitaires qui dominent la chaine en une majesté sans appel. Massif du Mont Blanc, Cervin et tant d’autres que je ne saurais nommer…
Dans le vent qui siffle, faut-il reconnaitre l’air du joueur de flute qui nous invite à le rejoindre au Paradis ? Ces montagnes seront toujours là alors nos vieux os seront retournés à la poussière ; puisse cette poussière se mêler à tant de beauté et ne faire éternellement qu’un avec elle. Pour l’heure, dans le petit matin calme, c’est le long chemin du retour qui s’étire devant nous pour nous ramener à la réalité du quotidien. Mais je ne suis plus dans le doute, l’espace de ces quelques heures entre parenthèses, nos âmes sont devenues bien plus grandes que nos ombres sur la glace immaculée !
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premier WE de beau pour l'alpinisme estival...avec l'objectif premier 4000 pour presque tous...et accessoirement WE aclimatation pour moi.
au parking, une brochette de vainqueur.
a bah, ça monte deja.
pas encore fatigué.
sur le chemin du refuge des ecrins, exercice de marche encordée.
le Soir, on admire le paysage.
il faudra passer entre les séracs...vite.
c'est déja fini, il est 8 heures.
Eric le vainqueur
le mont blanc
maintenant, il reste 2100 metres de denivele à descendre.